Un bleuet loin du fjord

Monday, February 26, 2007

Escapade à Toronto.

(English below)

Comme promis, ma blonde et moi sommes allé à Toronto pour le nouvel an chinois. On a pris le train parce que Via-Rail offre le trajet Kitchener-Toronto à 17$ (plus taxe, i.e. la TPS seulement), donc aller-retour pour deux pour un $72.08 tout inclus. En arrivant à la gare de Kitchener, en taxi, je glisse sur de la glace, me tordant le dos un peu pour tomber sur ma main gauche et sauver mon cul. J'étais en train de mettre mes gants, mais ils se sont volatilisés entre ma chute et ma visite à la salle de bain pour laver ma main qui était semble-t-il intacte.

Pour ajouter à mon malheur, les employés de Via et/ou du CN donnent raison au grand-père de Miguelito*: le train sera en retard de 45 minutes. Et en plus il est plein, on se retrouve debouts entre Kitchener et Guelph (ce qui a pris 20 minutes de plus que prévu à cause d'un arrêt sans explication au milieu, histoire de signalisation et de grève probablement). Mais parce que ma blonde et moi sommes parmi les 4 ou 5 malchanceux sans siège, le responsable du service nous donne un coupon avec 100% de rabais pour un prochain aller n'importe où dans le corridor Québec-Windsor (valide durant les six prochains mois). L'année du cochon est supposément marquée par la chance...

On est arrivé à Toronto un peu avant minuit, fatigués, dans une gare désertée. Dans la rue il restait encore un vendeur de hot-dogs ouvert, servant sa manne phallique à des homme d'affaires en veston-cravate dehors à -10C. Le cousin de ma blonde est venu nous chercher quelques minutes plus tard, et a pris la route "panoramique" de nuit. Il n'y avait pas un chat dehors (ce ne serait pas le cas à Montréal à la même heure), parce qu'apparemment les Torontois (dans pratiquement la majorité des cas, des immigrants de contrées encore plus tropicales) hibernent durant le pas-d'hiver sud-ontarien.

Après avoir dormi la matinée de samedi (malgré les trains qui passent régulièrement à 10m de la maison des chers cousins de ma blonde), on est allé faire un tour pour magasiner en ville. On a pris le métro torontois, qui est plus gros et vient plus souvent que le métro montréalais (avec des noms de stations qui se traduiraient librement par "bine de bois" (Woodbine) ou "enflure de la bite" (Coxwell), histoire de pousser les sous-entendus de bas étage). Les stations sont plus uniformes (on parle de grosse briques lisses vert hôpital, parfois beige, ou un peu plus vert tendre pour la station "Saint-Patrick") et beaucoup plus austères (les métros plus fréquents et spatieux impliquent moins d'aire d'attente, c'est-à-dire qu'il y a moins d'espace entre les rails et le mur). Anyway, le centre Eaton de Toronto est bondé (je n'aimerais pas voir ça pendant les fêtes, ou pire, le 26 décembre; la petite vendeuse du Levi's de St-Jacobs qui trouvait que c'est beaucoup une douzaine de client dans son établissement un samedi après-midi aurait sûrement fait une crise d'apoplexie).
Après une couple d'heures dans le coin, je me suis trouvé des gants chez machin-chose-truc (Mark's quelque-chose), en t'é cas, L'Équipeur version originelle anglaise (il ne faut pas dire originale), pour 4.23$ taxes incluses.

On a erré au centre-ville de Toronto un peu plus longtemps, histoire de prendre une photo de leur hôtel de ville et de leur réplique du Seattle Space Needle (encore une fois, c'est plus gros probablement parce que les Torontois sont complexés en bas de la ceinture). Un chocolat chaud de chez Starbucks et un petit tour de tramway pour couronner la journée. On est rentré au bercail profiter d'un authentique festin du nouvel an chinois.



Dimanche, après un déjeuner quasi-traditionnel (oeufs et bacon de poulet, c'est tout ce qui restait à l'épicerie à minuit la veille, mais de l'authentique beurre d'érable du Québec, quoique vieux) on est allé faire un tour dans le "Greektown" (village grec, à ne pas confondre avec le village gai, bien que l'erreur soit humaine). On est aussi passé par "Honest" chose (je ne me rappelle plus le nom), un magasin général hyper kitsch perdu dans les années 70. De l'extérieur, c'était si clinquant que j'aurais espéré un bar de danseuses. C'est extrêment décevant de ce côté (mais pour les étudiants qui s'installent dans la Ville Reine, c'est incontournable). On a fait le tour des boutiques du coin, en achetant quelque bonbons dont des Junior Mints, ce genre de glosettes à la menthe que j'adorais quand j'étais jeune et qu'on allait au dépanneur à Arvida en visitant ma grand-mère. On n'en retrouve plus au Québec probablement parce que la compagnie américaine qui les fait semble se contrecrisser des normes canadiennes d'emballage bilingue. Malgré une certaine nostalgie de ma part, c'est pas une grosse perte. Il y a toujours deux ou trois menthes passées date dans le paquet et c'est pas du vrai chocolat. Les menthes Pep sont ordinaire aussi (ça aussi j'en ai mangé récemment). Anyway, pour en revenir à Toronto, on s'est arrêté dans un Coffee Time, ce qu'on croyait être un Starbucks du pauvre mais c'est plutôt un Tim Hortons du pauvre. Le petit chocolat chaud était vraiment petit, et les chiottes "réservées au clients" sont insalubres (la chaîne entière mériterait d'être fermer par l'État, on a fait semblant de pas se retiendre** jusqu'au Starbucks le plus proche). On a passé le reste de l'après-midi à magasiner encore (c'est le passe-temps préféré des touristes qui visitent Toronto, surtout quand tous les musées sont en rénovations en même temps).

Le train du retour est parti 40 minutes en retard parce que le train en provenance de Montréal (et non "à destination de Montréal" comme le disait le gars de Via qui devrait pratiquer son français plus souvent) était en retard, et à cause de problèmes de signalisation (grève au CN oblige) on a atteint Kitchener avec 70 minutes de retard, ce qui nous donne un rabais de 50% de la valeur de notre trajet (17$) pour un prochain voyage.

*les ceusses qui n'ont pas lu Mafalda sont des incultes. Les ceusses qui ne la catchent toujours pas peuvent me demander pourquoi cette allusion.
**extrait d'un des grands succès de Bruno Blanchet à La fin du monde est à 7 heures.

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As promised, my girlfriend and I went to the center of the universe for chinese new year. We took the train because it's really cheap ($72.08 including taxes for return tickets for two adults) and you don't have to deal with traffic. I slipped on ice as we arrived at the train station, while I saved my ass by landing on my hand, I somehow lost my gloves between this mishap and my immediate visit to the washroom to clean my somehow unscratched hand. As this wasn't enough of a bad start for the weekend, the train was about 45 minutes late. Because it's also the beginning of reading week at Uwaterloo, the train was packed and we couldn't get a seat until the next stop at Guelph (which took longer than usual because of an unexplained stop in between). But Via Rail cares about its clients (or image), we were compensated by getting a coupon for a free one-way trip anywhere in the Quebec-Windsor corridor valid for the next six month. Apparently, the year of the pig is marked with luck...

We arrived in Toronto exhausted around midnight. The station was deserted, as were the streets outside except for one hot-dog vendor still selling his phallic snacks to business men in suits outside in -10C temperatures. My girlfriend's cousin who picked us up took the scenic route home, pointing out that the ghost-town aspect of the neighbourhoods was due to the fact that Torontonians hibernate during Southern Ontario's non-winter.

We managed to sleep through the next morning despite the (Go and Via, each of which have had schedule troubles lately) trains that pass a few yards behind the backyard. We went shopping in the afternoon. We took the Toronto metro which is bigger and comes more often than the Montreal one (it also stops at stations such as Coxwell). The metro stations are on the other hand blander and more austere than their Montreal counterparts. It's all hospital green (alternatively, beige) bricks and there isn't a lot of room between the tracks and the wall in the waiting areas. Anyway, we went to the Toronto Eaton Center, and it was overflowing with shoppers. I wouldn't want to go there around the Xmas holidays (certainly not for Boxing Day), and it's quite a change from the local outlet malls (where a dozen clients at Levi's was considered "really busy" by the sales girl, she would undoubtedly have a heart attack if she worked at H&M in Tronna). Though we spent a couple of hours there, the only thing we bought was a new pair of gloves for myself, at the anglo L'Équipeur.

We wandered around downtown for a while afterwards, talking a few pictures, including one of the Toronto cheap knock-off of the Seattle Space Needle (which happens to be bigger, probably to compensate for Torontonian's inadequacy below the belt). We sampled some hot cocoa at Starbucks (another thing originally from Seattle) then took a tramway/subway (they don't call it the metro) ride back to the my gf's cousins place. Then we enjoyed an authentic Chinese New Year feast (pictured above). Now I want Chinese New Year donuts :(.

Sunday began with a traditional breakfast (almost, it was eggs and chicken bacon, because that's all that was left at the grocery store around midnight on Saturday, but there was authentic maple butter from Quebec at the table, though it was a bit old). We then proceeded to visit Greektown (where the street signs are reminescent of my old math course notes). We also went around some Spadina neighbourhood around a extra kitsch shop called "Honest" something or other (I can't remember the name). It's so tacky on the front that one would be hoping it's a strip club. Unfortunately it isn't: it's a Wal-mart like general store caught in the 70's (which makes it an essential stop for students moving to T.O.). We visited some more of the local shops, but all we bought was a loaf of bread and some candy (including Junior Mints, stuff I haven't had in 20 years). We stopped by a Coffee Time, which we thought was a poor man's Starbucks but it turns out it's a poor man's Tim Hortons. The small hot chocolate was really tiny, and the washrooms "reserved for customers" should have been featured here (Warning, for the sake of your sanity and digestive tract, don't click that link). Needless to say, it was back to Starbucks for us. We spent the rest of the afternoon shopping some more at the Eaton Center (shopping the only local professional sport, particularly for tourists, especially since that all the museums are renovating simultaneously).

We left Toronto late, as the trip back was also riddled with delays (because of the CN strike, can't blame VIA for that), which means more discounts (though much smaller, half of 17$ essentially). Finally, the one Concordia student in the train perfectly fitted Timmy's perception of that school. Sorry for the lack of Mafalda references.

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Sunday, February 11, 2007

Le verdict.

(English below)

D'abord, des photos. Avant:

Après:


Oui, mon four (et mon bain et mes chiottes) datent de l'époque où le jaune moutarde de Dijon était populaire (avant, je crois, la brève apogée du vert style vomi). Mon frigidaire est un peu plus récent, de l'époque du blanc cassé. Mais qu'importe. Comme premier essai de cretons maison, c'est relativement réussi. Ils manquent de gras, ça s'entend (on va s'acheter du lard la prochaine fois), d'oignon et de moutarde (c'est pas standard mais si Première Moisson le fait, pourquoi pas moi?), mais on arrangera ça la prochaine fois. En plus, j'ai pu les manger sur du vrai pain (c'est à dire un pain "français" avec une croûte qui se respecte et une texture qui s'éloigne suffisamment de l'éponge synthétique). Quelle merveilleuse boulangerie (d'un point de vue Ontarien) a réussi un tel exploit? Epi Breads, dont la seule "succursale" locale est au marché de St-Jacobs (samedi, possiblement jeudi, et c'est pas donné), la vraie boulangerie est à Toronto... J'y vais en fin de semaine prochaine, ça va être le nouvel an chinois.

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The verdict is in. The pictures are above. Don't blame me for the color of my stove (or bathtub or toilet, but at least the fridge is more recent since it's off-white).

For a first try, those are decent homemade cretons. They certainly need more fat (we'll be buying some lard for next time), more onions and a little bit more mustard (if Première Moisson does it, so can I). Plus I had them on real bread (i.e. "french" bread with an actual crust and a texture that is sufficiently distinct from a cleaning sponge). Which wonderful (compared to Ontario standards) local bakery made this bread? Why Epi Breads, of course. Wait, it's only at the St-Jacobs market (on Saturday, possibly on Thursday as well, I haven't checked), it's pricey, and the actual bakery is in Toronto... Oh well, I'll be visiting this artificial habitat made to emulate civilization next weekend, because it'll be Chinese new year.

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Saturday, February 10, 2007

Expérimentation culinaire...

(English below)

Plus je cherche, plus l'absence de culture alimentaire régionale se confirme. Par conséquent, aujourd'hui après un autre détour au marché samedical (ou devrais-je dire veille de dominical?) de St-Jacobs, on a enfin tenté de faire des cretons maison. Ils refroidissent en ce moment dans le frigo. Je n'ai pas mangé de cretons maison (et non des cretons de marque Maison, d'ailleurs je ne suis pas sûr s'ils portent bien leur nom) depuis que ma grand-mère a vendu sa maison à Arvida (depuis un boutte, à un journaliste du Quotidien qui a autant d'esprit que de goût en matière de divan). Je vous en donne des nouvelles demain.

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The more I look into it, the more the absence of food culture in the K-W region becomes evident. Consequently, today, after another stop by the St-Jacobs Saturday Market we finally tried our first homemade cretons recipe. They are cooling in the fridge right now. I haven't had real homemade cretons since my maternal grandmother moved out of Arvida. More on this tomorrow...

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Monday, February 05, 2007

Presque froid...

(English below)

J'ai mis ma tuque pour la deuxième fois de toute ma vie en Ontario. Avec le facteur vent, il faisait -25C, soit la température de Chicout au même moment, sans le facteur vent (-38C au Saguenay en tenant compte du mythologique Éole).

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I put on my tuque today for the second time ever in Ontario, as it was -16C, -25C with windchill (not enough to bother covering my face), incidentally the same temperature as in Chicoutimi (there not taking into account Aelus' portfolio (to borrow D&D, actually Forgotten Realm's crummy technical vocabulary)). With windchill, back in the Royaume, it was -38C.

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Saturday, February 03, 2007

Saint-Quétaine

(English below)

Toujours en quête de vrai pain, on est allé faire un tour au village de St-Jacobs voir la boulangerie Stone Crock et d'autres petites boutiques style attrape-touristes. Malheureusement, une fois de plus, même un samedi, le pain frais dans un boulangerie ça n'existe pas ici. Tout est pré-emballé dans du plastique, histoire de ramollir la croûte et guarantir la consistence uniforme d'une éponge cheap pour laver le bain. On achète quand même un pain "viking" (pain blanc avec mélange d'une poignée de céréales quelconques) ainsi qu'un pain aux olives (c'est-à-dire un pain blanc avec particules microscopiques d'olives vertes, en quantité homéopathique). Parce que ces pains sont énormes, on congèle la moitié de chaque en arrivant à la maison. S'ils en faisant des plus petits, peut-être que le peuple viendrait plus souvent pour acheter du pain frais. C'est pas comme du pain industriel plein de sucre qui est fait pour se garder mou et sans goût pendant des siècles. Mais le monde ici, incluant les boulangers, ne semble pas avoir compris le principe, ou la philosophie.

Les autres boutiques de St-Jacobs manquent aussi de personnalité. Une boucherie/fromagerie avec moins de fromages qu'un dépanneur (et on parle d'un sous-ensemble des mêmes affaires, pas un maigre choix de vrais fromages), du sirop d'érable hyper-cher (la production Ontarienne ne faisant pas le poids comparée à celle du Québec, ceci n'est pas surprenant), une boutique de Noël sans âme (et pas un seul mouton, moi qui pensais enfin acheter un mouton canadien pour la crèche), une chocolaterie ordinaire et trop chère (1.15$ le petit chocolat qualité inférieure à Laura Secord)... J'espère qu'il y a plus de vie et moins de quétainerie l'été.

Anyway, pour oublier nos déceptions pâtissières, on va aller manger du coréen ce soir. Au moins, avec l'immigration massive en Ontario, il y a tout plein de bouffe asiatique, mais ça reste la même chose qu'ailleurs (sauf que le seul restaurant coréen de Québec a fermé, au grand dam de ma blonde, pourtant le rapport qualité-quantité/prix était imbattable), bien que la qualité varie d'une place à l'autre.

Ah oui, le jus de pomme "non fait de concentré" de marque "sans nom" est bel et bien pas fait de concentré. Mais contrairement au vrai jus non fait de concentré qui est opaque et tout plein de pommes (j'imaginais que j'achetais un jus semblable à celui de Sélection Mérite, qui valait bien le Premium d'Oasis en moins cher), le jus pas de nom semble être fais à partir de "dilué", clair et sans la moindre trace de goût.

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Still looking for real bread, we went to the village of St-Jacobs to see the Stone Crock bakery and a few small shoppes (ye olde English used to emphasize the attempt at quaintness of the place, but there just kitschy places made to gouge tourists and clueless locals). Unfortunately, even on a Saturday, there is no such thing as fresh bread in a bakery here. It's all pre-packaged in plastic bags, to make sure the crust becomes soft and mushy, and that the entire loaf have the same consistency as a sponge (the kind you clean your bathtub with). Nonetheless we still bought a viking bread (white plus a handful of miscellaneous grains) and olive bread (white with microscopic olive particles in homeopathic quantities). The thing is that the loaves are huge, so we froze half of each as soon as with got home. If the bakers here understood the principle, they'd make smaller breads so that customers would come more often and buy real fresh bread. Instead, they make stuff that compares to the sugar filled industrial bread made to stay mushy and tasteless for centuries. Maybe because the masses are too used to it.

The other boutiques in St-Jacobs show a similar lack personality. A meat and cheese shop with less cheese than a dépanneur (and we're talking about the same crap, not a meagre selection of real cheese, plus what's with orange cheese curds kept refrigerated), super expensive maple syrup (since the Ontario production is dwarfed by the Quebec industry, that's pretty much expected), a soulless Christmas store (actually its inventory consists of cheap and ugly female accessories), an equally soulless "angel" store (OK, this one might have something decent and slightly original for next Xmas), an ordinary and way too expensive candy store (Laura Secord has better, cheaper chocolates)... Hopefully it's livelier and not as kitschy in the summer.

Anyway, to forget these deceptions, we're going to have korean tonight. At least it's easy to get decent bulgogee here (thanks to massive immigration in Ontario).

Oh yeah, the "No name" brand apple juice "not made from concentrate" is, in fact, not made from concentrate. But unlike real apple juice not made from concentrate it is neither opaque nor filled with apple goodness (I really thought I was buying something akin to the Sélection Mérite juice that's comparable to the Oasis Pure Premium, except cheaper). In fact, this no name juice seems to be made from "dilute" instead of concentrate: clear and without the faintest trace of flavour.

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